

Espace Agricole
Un caractère agricole très marqué et prédominant
Le territoire des bassins versants du Dun et de la Veules se caractérise par :
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Des sols de limons profonds avec un fort potentiel agronomique, mais qui sont très sensibles aux phénomènes de ruissellement et d'érosion ;
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Une proximité du littoral qui fournit des conditions pédoclimatiques propices au développement des cultures industrielles (lin, betteraves, pommes de terre et autres légumes), avec la présence d’acteurs industriels importants pour la vie économique locale ;
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Un élevage concentré sur des exploitations polyculture-élevage à orientation lait ou viande, qui a tendance à se réduire, compte tenu du contexte économique.
En 2020, la surface agricole représente plus 85% de notre territoire, avec environ 9 000 ha en cultures, 2 500 ha de prairies.
Les espaces boisés, avec 260 ha, représentent moins de 2% de la surface.
Un sol très sensible au ruissellement

Les gouttes d’eau, en tombant sur le sol, cassent les mottes de terre. De petites particules s’en détachent, tombent entre les mottes.
Les particules se collent et forment ainsi une croûte imperméable appelée "croûte de battance". L’eau ne s’infiltre plus, ruisselle et s’écoule de plus en plus vite.
Quand la quantité et la vitesse de l’eau deviennent importantes, les ruissellements commencent à inciser le sol, à arracher des particules de terres. Ils amorcent ainsi des phénomènes d’érosion. Ces incisions peuvent aller de simples griffures de quelques centimètres de large et de profondeur, à de véritables ravines de plusieurs dizaines de centimètres.
Deux périodes propices à l'érosion

Erosion en ravine

Petites rigoles dans la pente
Ces phénomènes touchent particulièrement le Pays de Caux et la Normandie. L’érosion peut provoquer une perte de terre de 7 à 10 t/ha/an.
Son importance dépend de la pluviométrie, de la pente, du type de cultures en place et de son développement végétatif.
Deux périodes de l’année sont plus sensibles à l'apparition de ces phénomènes à l’origine de coulées boueuses :
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L’hiver avec des pluies prolongées sur des sols où la couverture végétale est peu, voire pas, présente.
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Le printemps avec des pluies orageuses localisées sur des parcelles agricoles au sol récemment travaillé pour l’implantation des cultures, encore peu développées.
Le territoire a connu des ravines parfois spectaculaires. Mais, les érosions majeures sont aujourd'hui solutionnées.

Ravine de plus de 1 m de profondeur
Saint-Pierre-le-Vieux, juin 2000
La conséquence : des coulées boueuses

Terre arrachée sur le passage de l'eau
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Ruissellement chargé de terres
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Dépot de terre ou sédimentation
Un des défis à relever sur les bassins versants du Dun et de la Veules (et plus largement sur le Pays de Caux) est donc d’aménager l’espace agricole et d'encourager à l'adaptation des pratiques sur les cultures pour limiter ces phénomènes et leurs conséquences.
Le rôle du syndicat de bassins versants est de promouvoir certaines techniques auprès des agriculteurs ou réaliser des aménagements dits « d’hydraulique douce » sur les parcelles d’exploitants volontaires. Il s'agit de combiner les diiférentes approches, d'accompagner les exploitants dans le choix des solutions techniques les mieux adaptées à leur situation.
En qualité d' "aménageur du territoire", il participe aussi à préserver la biodiversité, notamment grâce à ses actions en faveur des mares et des haies, les principaux éléments de la trame verte et bleue de son territoire.
Pour mieux comprendre :
https://normandie.chambres-agriculture.fr/territoire/gerer-leau/lutte-contre-lerosion-des-sols/
Plus d'avis technique sur les retournements de prairie
Les agriculteurs sont amenés à faire des choix techniques et économiques sur leurs exploitations qui peuvent aboutir à remettre en culture certaines parcelles de prairie.
Contrairement à l’idée reçue, aucune autorité n’interdit ou n'autorise le retournement des prairies. En effet, dans le cadre d'un bail rural, l'exploitant dispose d’une parcelle pour l’exploiter « à sa convenance ». Mais, comme le stipule l'article 640 du Code Civil, chacun est responsable des conséquences de ses actes et en particulier de la modification de ses pratiques culturales.
En Seine-Maritime, l'arrêté préfectoral du 31 décembre 2014 oblige un exploitant à demander l'avis technique du syndicat de bassins versants de son secteur, avant retournement d’une prairie. Il doit pour cela en faire la demande avec un formulaire.
Sur décision de son assemblée générale du 8 avril 2019, le Syndicat Mixte des Bassins Versants du Dun et de la Veules ne donne pas d’avis technique, mais fournit une réponse aux agriculteurs à transmettre ensuite à la DDTM.